Je suis entré en politique en 1965 pour participer à la première campagne présidentielle de François Mitterrand. Le Printemps de Prague en 1968 m'a marqué. Mais je crois que mon engagement politique s'est véritablement forgé ce 11 septembre 1973.
Pour toute une génération de militants de gauche, cette date marque un tournant. La Moneda, le palais présidentiel chilien, fut prise d'assaut par des militaires. Le Président socialiste, Salvador Allende, grande figure du 20ème siècle, disparut. Il avait réussi à concilier socialisme et liberté.
C'est ainsi que le Chili sombra dans la dictature. Avec cet évènement, le camp progressiste mondial prit un grand coup. Les espoirs de l'Amérique Latine, le rêve d'une meilleure répartition des richesses, d'une émancipation sociale, s'effondrèrent à cause de ce sinistre personnage qu'était Pinochet.
Sa mort nous laisse un goût amer. Justice n'a pas été rendue pour les crimes commis, pour les espoirs engloutis, pour la violence et la barbarie qui submergèrent le Chili. La justice a failli et le tyran est mort sans procès. Libération a raison, ce n'est pas un décès, c'est une fuite.
En ce jour, mes pensées vont aux victimes du régime militaire chilien. Qu'eux, reposent en paix. Ils resteront dans nos mémoires.
Je pense également aux nombreux réfugiés chiliens installés dans l'Essonne qui ont fait de la France leur patrie d'adoption.
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