J’ai présidé lundi la séance publique la plus importante et la plus longue de l’année. Deux jours après les vœux du Conseil général de l’Essonne aux Essonniens, nous avons en effet passé la journée à examiner et à voter le budget de notre collectivité. Autrement dit, nous avons, avec la majorité du Conseil général transformé, le discours de samedi soir en actions concrètes pour les Essonniens et les collectivités de notre département.
Comme la séance a commencé à 9h30 et s’est achevée juste avant minuit, je n’ai pu me connecter que ce matin sur le web. Et j’avoue qu’après avoir passé près de douze heures à présenter et débattre de l’avenir, de ce qui va concrètement changer en Essonne en 2007, la lecture du blog de Stéphane Beaudet me laisse pantois. Alors que les 42 conseillers généraux débattaient et prenaient des décisions qui engageront plus d’1 milliard d’euros, Stéphane Beaudet a passé sa journée à disserter sur le coût des vœux du Conseil général et à étaler sa méconnaissance de l’action départementale en faveur des Essonniens.
La cérémonie des vœux 2007 : une belle rencontre avec les Essonniens
La question des voeux d’abord : je puis indiquer qu’outre une économie substantielle réalisée en utilisant le magnifique chapiteau des Floralies, les Essonniens se sont déplacés fort nombreux. Ce qu’il est convenu de nommer comme des personnalités, M. Le Préfet, les représentants des corps constitués, des parlementaires et des élus locaux mais bien plus nombreux encore des Essonniens, acteurs de la vie départementale, membres d’associations, militants politiques mais surtout des citoyens se sont déplacés. Et je me réjouis, qu’autant d’Essonniens, près de 3 000, soient venus pour cette rencontre festive avec ceux qu’ils ont désignés pour conduire les affaires publiques.
Un budget d’action
Pour ce qui est de la réalité budgétaire du Département, il me faut une nouvelle fois rétablir la vérité. Oui la décentralisation décidée par M. Raffarin et appliquée par M. De Villepin coûte cher. Oui, nous prenons des nouvelles compétences en charge et l’Etat se refuse à nous en donner les moyens. Et oui, je compte sur les électeurs de notre pays pour permettre, dès le printemps prochain, à une nouvelle majorité parlementaire de donner aux collectivités les moyens de leurs actions indispensables à la cohésion sociale de notre territoire.
Mais les chiffres sont têtus, comme l’écrit Stéphane Beaudet : le budget de la jeunesse est en légère progression de +0,1% ; celui des transports en commun de +78,64% pour ce qui est de l’investissement et de +9,63% pour le fonctionnement ; celui de l’aide aux communes et de l’aménagement de +32,65%...et tout cela sans augmentation de la fiscalité ! Mais comme le Budget Départemental est maintenant voté, j’engage tous les Essonniens qui le souhaitent à venir se le procurer ou à le demander, ils pourront ainsi se faire une idée précise de la réalité de notre action.
Je conduis avec passion l’action départementale depuis bientôt 10 années et je suis fier de constater, à l’occasion de chacun de mes déplacements les progrès de notre action. Je suis fier de regarder le visage du Département se tourner vers l’avenir.
Monsieur le président,
Pour preuve de sincérité de vos propos, vous invitez tous les essonniens à se procurer le document du budget du département et sans doute à l’analyser.
Pour qui connaît un peu ce qu’est le document du budget d’une collectivité telle qu’un département (sans doute plus de 500 pages de tableaux de chiffres et de libellés abstrus), il faut plusieurs jours, voire plusieurs semaines à une personne très aguerrie pour en comprendre les finesses et ce, à condition que soient apportées à cette personne au cours de l’analyse les réponses à un lot de questions que cette personne ne manquera pas de se poser.
Bref, quelque chose d’inaccessible pour l’immense majorité des essonniens.
Faire ce type de proposition, c’est donc, avec tout le respect que je vous dois, se foutre de la gueule du monde.
Rédigé par : joe | 30 janvier 2007 à 22:59
Il n’y aura pas d’augmentation de la fiscalité du département en 2007 !
Quelle bonne nouvelle !
Y aurait-il des élections cantonales en 2008 ?
Rédigé par : Bételgeuse | 30 janvier 2007 à 23:18
Monsieur le Président, sur les vœux, il me semble inutile de chercher à vous défendre ; si vous avez bien lu mes remarques, je ne vois pas où il est reproché de tenir cette cérémonie, je crois même avoir insisté sur la nécessité pour les collectivités de les maintenir. Ceci dit, j'ai fait une proposition de recherche d'économies : sans doute mineure, je vous l'accorde, par rapport au million dont vous parlez. Rien de choquant à cela, n'est-ce pas ?
Pour ce qui est de ma méconnaissance du budget du CG, je vais modestement apprendre. D'ailleurs, je vais très rapidement me pencher sur ce beau budget pour mieux en comprendre les orientations et décisions. Ensuite, bien sûr, selon votre expression, je disserterai dessus, et notamment sur le fait que la pression fiscale n'augmente pas en 2007. Mais, comme vous avez pu le voir dans les nombreux commentaires, cette nouvelle là n'étonnera personne, cette année...
Rédigé par : Stéphane Beaudet | 31 janvier 2007 à 06:59
Cher Joe,
Je ne vais pas me cacher, je suis militant dans un parti politique, cela évitera tout faux procès! Juste pour te dire que si notre République est pas toujours très claire, elle a prévue des documents simples pour que tous les citoyens donc le budget est quelquechose de lisible! Pour te dire même, celui du Conseil général fait 123 pages (pour un budget de plus de 1,2 milliards, ça ne me semble pas de trop!) et les seuls tableaux qui y figurent sont ceux qui indiquent les sommes allouées l'année passée et les sommes allouées cette année, donc ça reste très très accessible!!! Mon conseil donc, si tu permets, c'est de te déplacer de chez toi au Conseil général et de le demander. Et comme le mieux, c'est de pouvoir comparer, tu n'as qu'à le demander dans la commune dans laquelle tu habites. Bref, Joe, occupe toi de la façon dont sont dépensés tes impôts parce qu'après le vote, c'est, je crois, ce qui fait de nous des citoyens engagés dans un destin commun.
Cordialement.
Rédigé par : Charles | 31 janvier 2007 à 09:20
Monsieur Beaudet,
justement s'agissant des économies que vous avez réalisées pour l'organisation de votre cérémonie de voeux: pouvez-vous préciser la nature de l'accord que vous avez passé avec "un grand groupe local"?
C'est une très bonne chose de chercher à réduire les dépenses pour ce genre d'événement, souvent critiqué par nombre de citoyens-contribuables (sans parler de la presse).
Michel Berson a su limiter le coût en utilisant le chapiteau des Floralies, ce qui a permis en outre de valoriser cette manifestation auprès des essonniens qui sont venus assister aux voeux.
Vous préconisez une approche différente en prônant le partenariat avec une structure privée. Sous quelle forme? Le sponsoring? le mécénat? La simple ristourne octroyée par une entreprise locale trop heureuse d'organiser un événement de cette nature? Je crois qu'effectivement votre proposition peut intéresser d'autres élus, à condition qu'elle soit davantage explicitée.
Rédigé par : Raymond | 31 janvier 2007 à 10:57
Il s'agit purement et simplement d'un Mécénat avec un groupe français mondialement connu, installé à Courcouronnes depuis 30 ans et qui s'étend encore depuis une bonne année. Nous n'avons avec ce groupe qu'une relation commerciale mineure et très ancienne, déliée de ce sujet.
Ce n'est pas du sponsoring car il n'y a donc pas de contre-partie.
Donc, en 2003, lorsque nous avons souhaité évolué (changer de gamme donc), nous avons approché ce groupe qui a donc accepté, dans le cadre de nos excellentes relations locales, de fournir une prestation très améliorée dont le coût pour la ville reste le même que précédemment. En matière de mécénat, notamment culturel, comme en terme de sponsoring sportif, nous avons ainsi pris l'habitude d'établir de tels partenariats ; en échange, nous offrons des créneaux sportifs aux équipes des entreprises (équipe de foot de Carrefour, de Transevry, par exemple)...
C'est donc de la bonne entente et du sens pratique. Car, notamment pour maintenir l'attractivité et ne pas s'éloigner d'employeurs locaux importants,cela tisse des liens utiles à tous.
A ce titre, l'équipe de foot que j'ai monté avec des jeunes du Canal, des élus et des employés municipaux en 2001, a rencontré une grande partie des équipes de CE de l'agglo. Ca crée des liens et c'est utile.
Est-ce assez précis ?...
Rédigé par : Stéphane Beaudet | 31 janvier 2007 à 11:42
Oui. C'est très clair. Merci. Comme ça chacun pourra se faire une idée.
Pour ma part je suis dubitatif: sans mauvais jeu de mots, l'accord passé avec cette société doit forcément avoir une contrepartie. En ce bas monde, rien n'est gratuit, et ce n'est pas forcément une bonne chose de solliciter ce genre de "faveur".
Tôt ou tard vous pourriez être en difficulté, et tous les marchés que vous pourriez ou avez pu attribuer à ce groupe porteront le sceau du doute, et du soupçon de copinage. Les liens du genre "tu me fais une ristourne" et "moi je te donne ça en échange", même s'ils partent d'une bonne intention, ne vont pas dans le sens de la transparence, même si vous avez l'honnêteté de les assumer.
Créer des liens oui, mais sous cette forme non.
Rédigé par : Raymond | 31 janvier 2007 à 15:31
Puisque je l'ai dit à mes vœux, ce n'est donc un secret pour personne, il s'agit du groupe Accor : or donc, en dehors des Tickets Restaurants (qui sont pris au groupe depuis des décennies), il n'y a pas de risque en matière de marché et de pression car la commune n'a pas de grands besoins hôteliers ; d'ailleurs d'autres formes de partenariat existaient déjà avec Accor avant que je ne sois élu...
On peut avoir des relations avec des entreprises sans que celles-ci (les relations) soient douteuses. Il suffit d'être clair, transparent et honnête.
Des entreprises qui sponsorisent ou font œuvre de mécénat, sur la ville, il y en a beaucoup ; des restaurants, le groupe Routex, Accor, Carrefour, SNECMA Moteurs... Et nous n'avons, la commune, aucun lien contactuel avec elles. Comme quoi.
Sincèrement, il ne faut pas voir le mal partout. La contre partie pour ces entreprises, c'est d'entretenir des relations de confiance avec les collectivités, savoir qui appeler quand les Gens du Voyage envahissent une zone d'activité, quand un cambriolage se produit, quand un candélabre tombe : en clair, rien de plus...
C'est aussi, parce que bien intégrées, l'assurance qu'elles restent chez nous et que, quand se posent la question de leur développement, elle le pense avec nous, dans l'intérêt de notre territoire et de l'emploi local.
Entre nous, cela ne fait pas plus débat que les collectivités qui ont offert des millions à Altis qui finira, malgré la noble mobilisation des uns et des autres, par un jour nous tourner le dos...
Pour les clubs sportifs, ce sont des jeux de maillots offert à nos jeunes en contre partie du nom de la marque sur les-dits maillots : où est le problème ?
En revanche, à Courcouronnes, je refuse le sponsoring (comme cela se fait de plus en plus, et comme on m'y invite souvent !...) proposé, soi-disant innocemment, par les prestataires des communes pour s'assurer de la continuité des marchés. Nous ne mangeons pas de ce pain là.
Une fois ces règles établies et respectées, les liens sont honnêtes... Il ne faut pas faire d'angélisme, sur ces matières, mais faire preuve de pragmatisme.
Rédigé par : Stéphane Beaudet | 31 janvier 2007 à 15:47
Oui mais non.
Comprenez, je ne vous accuse de rien. Simplement je désapprouve le sponsoring, par une grande entreprise, de la cérémonie de voeux d'un élu. Car, puisque vous les citez en remerciement (en tant que "co-organisateurs" dans votre discours 2006 - je ne connais pas les termes employés lors des voeux 2007 auxquels je n'ai malheureusement pas pu assister)il s'agit bien de sponsoring.
Alors vous me direz sans doute que vous avez spontanément décidé de les remercier dans votre discours, et c'est certainement vrai, mais c'est quand même une forme de publicité.
Un élu local doit soutenir le développement des entreprises locales. Là n'est pas la question. Il doit défendre leurs intérêts, les faire connaître, parce que, comme vous le dites, c'est dans l'intérêt du territoire et de l'emploi local.
Mais je vous parle de votre cérémonie de voeux: ce n'est pas le lieu pour du sponsoring. Bon j'imagine qu'il n'y a pas de pancartes Pepsi de part et d'autre de votre pupitre, ni de ballons Carrefour distribués aux enfants, mais quand même.
Il y a, je crois, une séparation à respecter entre ce qui relève du public et ce qui relève du privé. Surtout lorsqu'on parle d'un soutien privé au public. Dans l'autre sens, ce n'est pas la même tambouille.
Cela n'empêche pas d'être pragmatique, et de répondre aux coups de téléphone des entrepreneurs en cas de pépin (je passe sur la rhétorique douteuse de l'invasion s'agissant des Gens du voyage). Mais sur le sujet, doit-on oui ou non accepter un "cadeau" pour l'organisation des voeux? Je réponds non.
Imaginez si Sarkozy, déjà mis en cause pour mélanger les moyens du ministère avec ceux de l'UMP, s'amusait à faire financer ses meeting par Findus et Saupiquet. Ce ne serait pas légal. Et pour cause: cela permet d'éviter le mélange des genres, les pots de vin, la main mise de certains lobbies, le financement de la candidature d'un chef d'entreprise par sa propre entreprise, etc.
En ce qui vous concerne, on ne parle pas, bien sûr, d'un meeting de campagne, mais d'une cérémonie institutionnelle. Mais cela n'enlève rien au côté "cette manifestation publique vous a été présentée avec l'aimable soutien des camemberts Coeur de lion". Et vous aurez beau fixer toutes les règles que vous voulez, ça fera toujours douteux.
Rédigé par : Raymond | 31 janvier 2007 à 17:49
Et pardon pour les marques moi aussi je fais de la pub.
Rédigé par : Raymond | 31 janvier 2007 à 17:52
Dont acte : mais que pensez-vous de la relation financière du CG avec Altis (ou de l'Agglo de Corbeil d'ailleurs) ?...
Rédigé par : Stéphane Beaudet | 31 janvier 2007 à 18:15
La nature de la relation est différente: ce n'est pas l'argent privé qui profite au public (ce qui conduit aux écueils que je soulignais plus haut) mais l'argent public qui soutient le privé.
Là, évidemment, un autre problème se pose et, j'insiste, il n'a pas du tout la même nature: l'argent du contribuable doit-il être mobilisé pour le développement de structures privées? Vaste question.
On peut considérer que les collectivités territoriales ne doivent pas subventionner des entreprises qui pourront, de toute façon, quitter le territoire quand bon leur semblera.
En même temps, si l'on ne fait rien, les sites disparaissent aussi, et souvent plus vite.
S'agissant d'Altis, le pari était, et est toujours, audacieux: permettre, grâce à un soutien public, d'accélérer la recherche et l'innovation et de pérenniser le site en boostant sa compétitivité. Je ne suis pas contre ce genre d'initiative.
Le problème c'est que les élus locaux sont démunis face à de telles entreprises; Je ne vois que l'Etat pour intervenir efficacement en maintenant les brevets en Essonne. Et c'est, je crois, l'Etat qui pilote le comité des financeurs publics d'Altis.
Peut-être que ce genre d'action aura plus de sens et comportera moins de risque lorsqu'il y aura des moyens pour peser plus efficacement sur le suivi des accords passés avec le secteur privé. Mais là je vous retourne la question, en tant que responsable politique, quels moyens?
Rédigé par : Raymond | 31 janvier 2007 à 18:46