La décision du gouvernement de ne pas inscrire dans le budget 2013 le premier des quatre milliards de dotation en capital qui doivent être versés par l’Etat à la Société du Grand Paris est un « coup dur » pour le Grand Paris Express.
Si ce retrait financier de l’Etat devait être confirmé, cela constituerait une double remise cause du projet de métro automatique du Grand Paris : remise en cause d’abord du calendrier de réalisation qui s’étend déjà, si aucun retard n’est pris, de 2018, pour la mise en service du premier tronçon, à 2025, voire 2030 ; remise en cause ensuite du projet dans sa cohérence d’ensemble avec notamment le risque d’un abandon de certains tronçons et en particulier de la ligne « verte », reliant Versailles-Saclay-Massy-Orly, qui a vocation à assurer la réussite du pôle d’excellence scientifique du plateau de Saclay.
Territoire majeur de la métropole francilienne, le pôle d’excellence scientifique du plateau de Saclay est essentiel au renforcement de l’attractivité et de la compétitivité du Grand Paris, dans les domaines de la recherche et de l’innovation. Pour autant, l’enclavement géographique dont fait l’objet le plateau de Saclay reste un handicap pour le développement de ce pôle qui nécessiterait au contraire son interconnexion avec les autres grands pôles de la métropole. La mise en valeur des atouts du cluster de Saclay reste donc conditionnée à la réalisation du tronçon Versailles-Saclay-Massy-Orly du réseau express du Grand Paris.
Ce n’est donc pas seulement 1 milliard d’euros qui va manquer à la SGP pour construire un métro automatique. Ce qui va manquer, c’est ce signal fort qui traduirait la volonté du gouvernement de mener à terme le grand projet de transport qui aujourd’hui fait cruellement défaut à la métropole francilienne.
Dans un monde où la concurrence entre les grandes capitales est exacerbé, où la compétitivité des pays dépend aussi et surtout de leur capacité à gagner des batailles d’images et de communication, la décision du gouvernement apparaît doublement préjudiciable : préjudiciable par rapport aux attentes des franciliens sur la question des transports, préjudiciable à la France qui aurait, au contraire, tout à gagner à assurer le développement de ses pôles scientifique et économique, tels le cluster de Saclay, et à renforcer leur rayonnement international.
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