Le journal Le Parisien de ce 2 décembre consacre un article à ma demande de réintégration au PS.
Banni du PS depuis trois ans, le sénateur Berson contre-attaque
Une « blessure », une « humiliation ». Face aux portes fermées du PS, Michel Berson, 69 ans, emploie des mots durs. Le sénateur (DVG) de l’Essonne, qui a été aux commandes du département durant treize ans, ne comprend pas l’obstination de « son » parti à ne pas le réintégrer après plus de trois ans de « bannissement ».
Un désarroi exposé dans une lettre de quatre pages qu’il vient d’adresser au patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Et qu’il a assorti d’une riposte sur le terrain financier : l’ex-maire de Crosne a décidé de ne plus faire verser sa contribution annuelle* au PS. Une épine dans le pied du parti à la rose qui perd ainsi 42 000 €, au profit de l’Etat. « Un geste symbolique pour le rétablissement des comptes publics », sourit l’élu essonnien qui siège au Palais du Luxembourg au sein du groupe… socialiste (et apparentés).
Ce que lui reproche le PS ? Avoir présenté une liste dissidente aux dernières sénatoriales de 2011 — le PS ne lui « offrait » qu’une position non-éligible, malgré sa victoire aux primaires internes du parti — et avoir décroché un fauteuil de parlementaire au nez à la barbe de la liste « officielle » réunissant Verts, socialistes et communistes. Une rébellion qui vaut, en général, deux ans d’exclusion selon une règle non-écrite du PS. En juin dernier, sept députés ont ainsi récupéré leur carte après avoir bravé la discipline du parti le temps d’une campagne victorieuse en 2012. « Mes deux colistiers socialistes aux sénatoriales ont également été réintégrés, précise Michel Berson. Pourquoi pas moi ? Pourquoi un tel acharnement ? »
La réponse, personne ne lui a donnée du côté de la rue de Solférino (siège du PS) qui n’a même pas accusé réception de ses nombreux courriers. « Un mépris incroyable », fustige l’ancien patron de l’Essonne qui, depuis la victoire de François Hollande, se targue d’être « un des sénateurs les plus fidèles au gouvernement » contrairement à certains « frondeurs » réintégrés. Un point partagé par François Rebsamen, l’actuel ministre du Travail, qui, dans un courrier au patron du PS, parle de Michel Berson comme d’un « sénateur loyal qui, avec courage et détermination, n’a jamais cessé […] d’être fidèle à notre président, à notre Premier ministre, à notre groupe politique et à notre parti ».
Alors d’où vient le blocage ? Dans sa lettre, Michel Berson a sa petite idée : « un oukase aurait-il été lancé à mon encontre par la fédération socialiste de l’Essonne ou l’un de ses dirigeants ? » Dans le viseur, le député Carlos Da Silva, responsable de la fédération, qui a refusé de donner suite à nos sollicitations, tout comme la direction nationale du parti.
Sa carte du PS, Michel Berson espère bien la retrouver un jour, lui, l’ex-mitterrandien qui figurait parmi les quelque 900 délégués lors du congrès fondateur à Epinay en 1971. « Le PS, c’est mon parti, c’est ma famille, c’est toute ma vie. »
*Au titre de l’aide publique pour le financement des partis politiques, chaque parlementaire a la liberté de se rattacher à une formation qui reçoit ainsi une somme de l’Etat.
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