Le prochain débat au parlement du projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche donne lieu à de fortes prises de positions en faveur de la langue française qui serait mise à mal par ce texte.
Ce n’est pas mon avis.
L’article du texte en question reprend l’une des propositions formulées par ma collègue Dominique Gillot dans une proposition de loi sénatoriale déposée le 12 février dernier relative à l’attractivité universitaire de la France. La logique de la proposition étant que celle-ci dépend le plus souvent de la langue d’enseignement. En effet, un certain nombre d’étudiants, des pays émergents notamment, ne font pas leur parcours universitaire en France du fait de l’absence de cours en langue anglaise.
La rédaction du texte ne remet aucunement en cause le principe du français comme langue de l’enseignement supérieur, il ajoute une exception supplémentaire à la loi Toubon (qui fixe le française comme langue de l’enseignement sur le territoire national). Cette dernière étant déjà largement contournée, il s’agit trouver un cadre légal qui permette de conformer l’ambition de l’attractivité internationale au principe de défense et de promotion de la francophonie.
Par ailleurs, se pose la question de la mobilité en France des étudiants de l’espace francophone. Je me félicite sur ce point des récentes annonces du Ministre de l’Intérieur et de l’instauration du visa de trois ans qui sécurisera leurs conditions d’accueil.
Je ne suis pas inquiet sur le fait que les étudiants qui souhaitent apprendre notre langue continuent de venir dans notre pays, même si cet article est adopté en l’état. La connaissance d’une langue, pour un étudiant étranger, ne se fait pas tant sur les bancs des amphithéâtres que dans leur cadre de vie. C’est notamment en favorisant leur accueil et leur conditions de vie que ces étudiants construirons un attachement fort à notre pays et à sa langue.
Enfin, sur la francophonie je ne pense pas qu’il faille la considérer comme un espace menacé qui doit perpétuellement se défendre en se repliant sur lui-même. C’est en étant ouverte et en acceptant de cohabiter avec l’anglais notamment, mais aussi avec d’autres langues, que la francophonie se renforcera.
Pour toutes ces raisons, je m’opposerai à toute modification de cet article 2 du projet de loi portant sur l’enseignement supérieur et la recherche.
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