Pendant que le rouleau-compresseur médiatique s'épanche avec délectation sur les questions rhétoriques, les déclarations fiscales des candidats ou la question très essentielle du nombre de sous-marins nucléaires (combien de candidats auraient répondu correctement à cette question, l'élection présidentielle est-elle devenue "question pour un champion" ?), notre pays continue de vivre.
Alors que l'on rassemble tranquillement tous les ingrédients du 21 avril 2002 pour s'assurer une explosion électorale, le débat esquive les questions essentielles et les grands enjeux auxquels se trouve confronté notre pays : emploi, logement, éducation, fiscalité, croissance, environnement. Tous ces questions seraient-elles annexes ? Notre pays se porterait-il si bien qu'il puisse faire l'économie d'un vrai grand débat, d'une vraie introspection ?
Le gouvernement peut ainsi discrètement reporter la publication par l'INSEE de ses chiffres sur le chômage, calqués sur les standards internationaux fixés par l'Organisation internationale du travail, parce qu'ils ne correspondent pas à la vision que le Ministre de l'Intérieur - candidat à la présidentielle - président de l'UMP - président du Conseil général des Hauts de Seine se fait du marché du travail !
La France doit être la dernière démocratie où une publication scientifique sur les questions économiques et sociales peut être bloquée pour convenance politique.
Il est vrai que l'INSEE compte 130 000 chômeurs de plus que le gouvernement.
J'espère que les semaines qui viennent redonneront un peu de hauteur au débat et que les grandes questions qui intéressent les Français pourront être débattues par les candidats.
C'est vrai, on n'attend que ça : du fond, des propositions concrètes.
Mais, monsieur Berson, permettez-moi de vous rappeler un détail. Votre candidate ne peut pas encore débattre des questions essentielles, comme vous dites, puisqu'elle est en phase "d'écoute" jusqu'au 11 février ! Vivement le 12, elle pourra enfin répondre à de vraies questions...
En même temps, je suis en train de regarder "à vous de juger" sur la 2 et François Hollande ne se gêne pas, lui, pour faire des propositions et expliquer ce que les socialistes feront une fois élus...
J'avoue que j'y perd un peu mon gaulois !
Rédigé par : plaintcontrix | 25 janvier 2007 à 21:29