Le Président de la République a saisi l’occasion de l’inauguration d’un nouveau satellite à Roissy Charles de Gaulle pour faire d’importantes annonces à propos du devenir de l’Île de France
Je regrette d'abord la méthode qui consiste à engager de profondes réformes sans même avoir pris le soin d’organiser les concertations préalables avec la Région Île-de-France, les départements franciliens, les communes et les intercommunalités. Et j'affirme que j'entends, comme j'imagine tous mes collègues, prendre toute ma part au débat qui vient d’être lancé.
Le Président de la République dit souhaiter une forte relance des investissements, en particulier pour le développement des transports en commun. Il en fait un moteur essentiel « d’une ambition de croissance ». C’est tout le contraire de ce qui s’est passé sous le précédent quinquennat auquel, pourtant, il a activement participé en sa qualité de ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire. Mise à part une décision concernant la circulation routière à Neuilly-sur-Seine (curieux hasard ?), on ne l'a d'ailleurs guère entendu sur cette question au cours des cinq denières années.
Il appartient donc à l’État d’assumer toutes ses responsabilités et d'offrir à tous ses partenaires en Ile de France les moyens de conduire une grande ambition. C’est de l’insuffisance des moyens financiers accordés par l’État dont souffre la Région pour réaliser les équipements ou les infrastructures de transports collectifs qui permettraient de conforter et de développer le dynamisme et l’attractivité de la région capitale, tout en répondant aux besoins et aux attentes des Franciliens.
A ce jour, le refus de l’État de financer, dans le cadre du Contrat de Projet Etat/Région 2007/2013, le prolongement jusqu’à Juvisy du tramway Villejuif-Athis, la réhabilitation du pôle multimodal de Juvisy et les projets de TCSP, notamment le tram-train Evry Massy, inscrits dans le projet de SDRIF, est très préjudiciable au développement économique des territoires essonniens et à l’amélioration des conditions de transports des Essonniens.
L’État doit donc débloquer, sans attendre, les moyens financiers à la mise en œuvre effective des projets d’équipements et d’infrastructures de transports collectifs inscrits au SDRIF.
Le Président de la République a également annoncé sa volonté d’opérer une « rupture » dans l’organisation des pouvoirs en Île-de-France. Cela ne doit pas passer par l’interruption du processus de révision du Schéma directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF), sur lequel l’Assemblée départementale vient de donner un avis favorable assorti d’observations et d’exigences fortes pour le département de l’Essonne.
Les questions soulevées sont trop importantes pour l’avenir des territoires franciliens pour ne pas faire l’objet d’une intense concertation. Son pilotage ne doit pas, en outre, être confié à un comité interministériel qui dessaisirait la responsabilité éminente du Conseil régional et des Départements.
Je souscris pleinement à la démarche de concertation engagée par Jean-Paul HUCHON avec les présidents de conseils généraux, les maires, les parlementaires, les forces politiques.
L’état d’esprit du Département de l’Essonne est clair. Il ne pourra pas y avoir une évolution efficace et juste de l’organisation territoriale francilienne qui se traduirait par une aggravation des inégalités territoriales et sociales entre le cœur de l’Île-de-France et sa « périphérie ».
Depuis bientôt 50 ans, l’urbanisation, le développement économique et scientifique de l’Île-de-France ont constitué une zone dense formée par le « cercle des villes nouvelles », créées par le Général DE GAULLE et le préfet Paul DELOUVRIER.
Une réorganisation de cette zone dense ne peut absolument pas s’envisager en laissant de côté les autres territoires. Le projet Essonne 2020 que le Conseil général de l’Essonne a récemment adopté montre qu’il est possible et nécessaire de concevoir et de mettre en œuvre un développement équilibré, harmonieux et durable de toutes les parties de l’Île-de-France.