Ces derniers jours, l’Essonne est l’objet de toutes les attentions ministérielles : 4 visites en 4 jours. Si le Conseil général a toujours été respectueux de la tradition républicaine en matière de visite ministérielle, trop c’est trop !
La plupart de ces visites ministérielles s’apparentent davantage à du "tourisme gouvernemental", plutôt qu’à un réel travail de terrain et de concertation avec les élus locaux.
Premier exemple : mercredi 17 septembre, Madame Létard, Secrétaire d’État à la Solidarité, s’est rendue en Essonne afin de visiter un établissement accueillant des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, la résidence des Magnolias à Ballainvilliers, et y tenir une table ronde. Le Conseil général n’a pas été invité à y participer alors que le Département est un acteur incontournable de la politique de création de places d’accueil pour les personnes atteintes par cette maladie.
Peut-être Valérie Létard craignait-elle qu’une réalité déplaisante lui soit rappelée : près de 700 places d’accueil en EHPAD en Essonne (dont de nombreuses pour y accueillir les personnes atteintes de l’Alzheimer) sont aujourd’hui bloquées faute de crédits.
Deuxième exemple : la visite, jeudi 18 septembre, de Madame Boutin, Ministre du Logement, à Évry d’une Résidence Hôtelière à Vocation Sociale (RHVS) qui offre, dans le cadre d’un parcours résidentiel, une solution de logement temporaire aux personnes en difficulté. Une lecture rapide de l’événement pourrait laisser croire que l’État est en pointe sur ce dossier. Or, le Conseil général est de loin le premier financeur public de ce projet porté par le bailleur social 3F, avec environ 24% du montant total de l’opération. L’État n’intervient que pour 15% !
La visite de Madame Boutin est l’illustration parfaite d’un Gouvernement qui veut tirer la couverture à lui, alors même que son engagement dans le dispositif est minoritaire.
Je souhaite que les membres du Gouvernement passent plus de temps à aborder les vrais problèmes qui se font jour dans notre département (démantèlement de la carte sanitaire, désengagement de l’État en matière de transports publics, déconstruction des services publics, non respect des engagements financiers de l’État,...) plutôt que d’adopter la stratégie du "coucou" en voulant faire leur nid sur le territoire essonnien.